Paris, place de l'étoile. L'hiver n'est jamais arrivé. La saison est passée, il ne viendra plus et on ne l'attend plus. 
L'hiver s'est évanoui. Aucune trace de lui sur la peau, rien. Aucune empreinte de lui sur la ville, les squares et les jardins, rien. Je l'imagine prisonnier d'un glacier massif et lointain, sous un ciel bleu acier. L'hiver nous a oubliés. L'hiver a déserte. C'est le soleil qui prend tout aujourd'hui, de la Bastille à la rue de Rivoli, il rayonne sur Concorde, et plus loin encore, bien après les Champs et la Défense, se déversant comme une marée d'or sur la foule qui se presse. C'est lui la couleur et la lumière. C'est lui la douceur et l'allégresse des Escortes Girl de la capital Paris, c'est encore lui sur les corps qui marchent, se frôlent sans jamais vraiment se rencontrer. 
Je remonte les rues blanches, éblouie par la lumière d un printemps irréel et français. L'été a fait une boucle et se resserre sur nous tous, hommes et femmes emportés par la course. Nous marchons ensemble et je pense souvent que nous formons, sans le savoir, une unité. Nous battons du même cœur, nous marchons du même élan, nous rions des mêmes rires, nous pleurons des mêmes larmes, nous espérons des mêmes espérances, nous rêvons des mêmes rêves et nous craignons les mêmes cauchemars. Uniques, nous sommes si semblables, et il suffirait de tendre la main pour entendre et raconter son histoire. Pour s'arrêter enfin. Pour regarder l'autre qui est toi, moi, nous, vous, et encore nous. Il suffirait de si peu pour se comprendre, pour s'accepter, pour se considérer. 
Pour se respecter enfin. Il suffirait de si peu pour ne plus avoir peur de ce qui est différent de soi, étranger à soi. Pour s'unir dans une histoire qui deviendrait commune. Il suffirait de si peu pour ouvrir nos forteresses et nos châteaux qui nous tiennent à distance, nous protégeant d'un danger qui n'existe pas. Il suffirait de si peu pour comprendre enfin que nous sommes de la même terre et du même ciel et que la force de si peu est la force de l'autre et que la fragilité de l'un est la fragilité de l'autre. Il suffirait de si peu pour se connaître enfin, se reconnaître et s'aimer d'un amour large, immense, puissant comme les bras du soleil qui nous partent. 
Il suffirait de si peu pour inventer une nouvelle saison, rare, précieuse, inédite : la saison de la paix.