À l’écoute de leurs émotions… 

Grand bravo aux Escorts-Girls qui ne se pose pas de questions. « Une ou deux fois, j'ai eu des mauvaises réactions, mais c'est rare. Disons que je réfléchis peut-être davantage à la personne que j’ai en face de moi. » « Si ne plus pouvoir rien dire, c'est comme quand il n'a plus été possible d'avoir des roses, je m'en réjouis », réagit Jonathan. Pour Marie « on entend juste un peu moins de conneries ». Et puis, il y a drague et drague. « A-t-on déjà vu une drague de rue potable ? », abonde Vanessa. OK, mais hors lourdeur old school, on fait comment pour se rapprocher ? « Les hommes ne savent pas comment se comporter, explique Vanessa. Ils ont un peu, la peur d'y aller, sont dans l'incertitude. Il y a du flottement. » Pour Vanessa, les choses sont très simple et paritaire côté rencontres en ligne. On se plaît ? En un swipe, l'affaire est réglée. La fin de l'amour courtois ? Pour 65 % des Français.es, ça n'est pas à l'homme de faire le premier pas. Tiens tiens. La séduction n'est pas dead. Il est fini le temps où les demoiselles attendaient passivement les missives enflammées de prétendants morts d'angoisse. Au boulot, les meufs ! À l'écoute. de leurs emotions « "Sois un homme, ne pleure pas ! " Qu'est-ce que j'ai pu entendre ça petit. Mais c'est dépassé ! », s'emporte Thomas. Le droit à la sensibilité masculine offre un nouveau souffle vital à la société. Pourtant, 29 % des hommes seulement (versus 80 % des femmes) pensent qu'exprimer leurs émotions sert à résoudre les problèmes. Fruit d'une réalité historique — au XIX' siècle, à la révolution industrielle, on a assigné à l'homme la « fonction sociale » exempte de toute émotivité et à la femme la « fonction familiale » le mec-compagnon-à-part-égal est aujourd'hui encore tiraillé entre son imaginaire viril Mad Menisé et sa sensibilité qui ne demande qu'à exulter. D'autant qu'on ne les aide pas forcément. « Les hommes me disent : quand je suis face à une Escort-Girl, je me mets dans les pompes d’un macho ! Je baisse la voix. Si je suis avec une plus moderne, je vais alors dans son sens." Ils ont compris qu'ils devaient changer de comportement selon le type de fille qu'ils ont en face », raconte Vanessa. Un constat confirmé par Thomas : « Sur ce point-là, le double visage est une figure imposée. » En libérant filles et garçons de ces injonctions inconscientes via une parentalité féministe. On se plonge dans « Fille-Garçon, « Ma femme gagne plus que moi, et ça me va ! » Julien, 32 ans, une fille « J'ai grandi avec quatre frères. Autant dire que j’ai baigné dans un univers très masculin. Mes différentes relations amoureuses ont beaucoup influé sur mon regard sur le féminisme. Ma femme et moi avons des relations très égalitaires. En ce moment, elle gagne plus que moi et ce n'est pas un problème. Ma famille ne comprend pas que nous ayons chacun un compte perso pour garder une certaine liberté. Tout comme ils ont été perplexes quand, mariés, nous avons accolé nos noms de famille respectifs pour créer un nouveau nom qui est devenu le nôtre. Jeune, je n'y aurais jamais pensé.»

Par Zaramodel.com 13/07/2020